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Je lis le français (Tome 1)

Je lis le français Tome 1 (1/4) : La Maison Agapy : Roudoudou

Roudoudou, photographié en novembre 2014

CYCLE « JE LIS LE FRANCAIS TOME 1 » (1/4)
LA MAISON
AGAPY : ROUDOUDOU

Écrit par Svétoslava Prodanova-Thouvenin de Strinava, selon l’idée originelle de Dorine Todorova (pseudonyme de Todorka Todorova, née à Sofia, Bulgarie, en 1982, bibliographe de formation) qui a imaginé le concept de cette série de livres en observant et photographiant les animaux de compagnie de Patrick et Svétoslava Thouvenin de Strinava. L’auteur et le rédacteur de cet ouvrage lui expriment leur gratitude.

L’auteur propose les histoires, en même temps vraies et romancées, de ses chats et chiens, à l’attention d’un jeune public désireux d’améliorer par la lecture ses aptitudes et sa compréhension dans la langue française.

Roudoudou arrive à « Agapy »

« Agapy » c’est la maison en face : une petite maison blanche dont la façade est couverte du feuillage vert d’un grand rosier. En juin, le vert du feuillage est remplacé par le rouge vif des roses — des centaines de roses éclatantes qui enflamment de leur ardente couleur le mur que je voyais si souvent depuis la maison qui m’a vu naître…

Je me présente : je m’appelle Roudoudou, j’étais un chat abandon­né, un chat qui aimait sa maison et ses maîtres et qui un jour fut mis à la porte, hors de chez lui, de la maison qui était son domicile, son foyer, son espoir d’être aimé et d’aimer…

Un chat qui naît et grandit dans une maison ne sait pas se débrouiller loin de sa demeure. Je suis resté devant la porte dans l’espoir qu’elle s’ouvre à nouveau. J’ai joué un peu devant ma maison natale pour tromper l’angoisse grandissante de mon cœur. La nuit s’annonçait, j’ai traversé la rue et je me suis dirigé vers un terrain vague dont les herbes folles me paraissaient un refuge satisfai­sant, le seul pour le moment.

J‘avais faim, j’avais soif. Dans les herbes passait comme une ombre une petite bête, j’ai tendu maladroitement la patte pour l’attraper, elle siffla avec mépris et mordit fortement mon doigt. La petite bête glissa vite dans les herbes et disparut dans la nuit.

La nuit, la peur, la faim, la soif, le désespoir, ma patte blessée, me font mal, et ce rugissement hostile d’un chat qui habite la maison voisine — j’ai passé un long moment en leur compagnie désagréable… La lumière du jour m’apporta un peu de réconfort et l’idée d’aller chercher ma nourriture et de l’eau. Par habitude j’ai refait le chemin vers la rue où se trouvait la maison de mon enfance. Avant de la traverser j’arrêtai mon regard sur la fenêtre cachée derrière la verdure du grand rosier : c’est à ce moment-là que j’ai vu pour la première fois Mina, ma grande amie Mina…

Mina était assise derrière les vitres, elle regardait avec intérêt la rue et semblait très heureuse — comme tous les chats qui vivent auprès de leurs maîtres… Le bonheur attire, et moi je me suis approché sans grande pensée et sans espoir…

Mina tourna la tête et me sourit de ses beaux yeux “vert du printemps” — c’était comme un appel, comme une espérance, ce qui est peut-être le début de toute affection ?

Car j’aimais déjà cette chatte douce et belle qui m’appelait de son regard, elle m’appelait loin de ma souffrance, elle m’arrachait à ma solitude, elle créait un lien, elle promettait un avenir… ensemble… derrière la porte verte de cette maison.

La porte grinça doucement, un monsieur aux cheveux grisonnants apparut sur le seuil, s’accroupit sans faire de bruit, et tendit la main vers moi… Les yeux de Mina m’envoyèrent une petite lueur verte encourageante et chaude, je sentis la confiance remplir mon cœur, je suivis mon espoir et je franchis le pas de la porte…

Roudoudou dans la
Maison Agapy

J‘habite la maison « d’en face », je ne suis plus un chat abandonné. J’ai un maître et une maîtresse qui m’aiment et qui prennent bien soin de nous — les chats et les chiens de la Maison Agapy. Car cette maison porte le nom « Agapy ». Ce nom est inscrit sur une plaque en céramique présentant des chats heureux, juste à côté de la sonnette à la porte d’entrée.

Ma maîtresse étudie le grec ancien. Je suis un chat curieux et je sais qu’en grec ancien le mot “Agapy” signifie l’Amour de Dieu, l’Amour céleste, l’Amour absolu.

Maintenant moi aussi j’ai ma part précieuse de cet Amour immense qui couvre la Terre du duvet blanc des nuages, lui envoie la caresse douce de la pluie, et la lumière éclatante et réconfortante du soleil…

Nous sommes vingt à partager ce bonheur dans la petite maison blanche appelée « Agapy ». Je vous raconterai nos histoires dans une série de livres — car chacun de nous a son histoire. Je vous donne rendez‑vous très bientôt pour suivre le fil de cet Amour qui donne la vie, le mouvement et l’être à tout ce qui vit sur Terre et dans l’Univers…

Au revoir !

o-o-o

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